Vertige éphémère
Depuis tant d’années qu’il habitait les forêts
Il avait résisté aux tempêtes, aux vents qui l’effleuraient
Fort de ses certitudes, ancré sur ses racines
C’est à peine si chaque ouragan courbait son échine
Dépouillé par l’hiver, tremblant de tout son être
C’est l’espoir du printemps qui le faisait renaître
Menacé par les hommes, qui s’abritaient sous ses branches
Et comptaient combien son tronc donnerait de planches
Vertige éphémère, idées noires solitaires (bis)
Perdu dans ses pensées il n’a pas vu venir
Une brise d’avril qui le faisait fléchir
Sa caresse était douce et son souffle chaud
En se laissant bercer, il a courbé le dos
A son âge il est vrai, plier est difficile
Au fil des années le bois devient fragile
Malgré tous ses efforts pour se redresser
C’est jusqu’au fond du cœur qu’il se sentait craquer
Vertige éphémère, éblouissement lumière (bis)
Mais le doux zéphyr en foehn s’est transformé
Au feu de son étreinte s’embrasa la forêt
Ses flammes léchaient avidement ses branches
Ou s’enroulaient lascives tout autour de ses hanches
Pris au piège encerclé par ce destin fatal
Hêtre aimé, consumé par l’assaut final
Insouciant du danger, et prêt à se défendre
Espérant comme le phénix renaître de ses cendres
Vertige éphémère, passion incendiaire
Je ne veux pas ta fin lui murmura le vent
Élève-toi encore, fais face aux éléments
Tu ne diras plus « Je sais » à partir d’aujourd
‘hui, mais « Je voudrais savoir » de tout ce qui m’entoure
Après ces mots d’adieu, la brise a disparu
Il pleuvait sur la forêt, le feu contenu
Mais juste sous l’écorce reste une cicatrice
Empreinte d’une folle passion dévastatrice
Vertige éphémère, souvenirs, chimères
Vertige éphémère, souvenirs, prières
Paroles et musique : André Gruffaz
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