Retirada
Dès juillet par milliers, en troupeaux indolents
Ils arrivent du nord en foules innombrables
Ils s’entassent joyeux, au camp des goélands
Oublient le métro
Et se grillent la peau
Sur le sable
Sous les rayons ardents, de l’été catalan
Les corps au grand soleil, lézardent confortables
Ils sont plusieurs milliers, heureux et nonchalants
Les enfants près de l’eau
Bâtissent des châteaux
Sur le sable
Et sur ces mêmes plages, à l’époque désertes
En l’hiver 39 de Port-Bou à Cerbère
S’entasse à la frontière, à peine entr’ouverte
Une foule en exode, chassée par la guerre
Refrain : Retirada, la retraite
Retirada, la défaite
En février s’amassent en d’insalubres camps
Hommes, femmes et enfants que la défaite accable
Ils arrivent du sud, et vont vers Perpignan
Mais c’est au bord de l’eau
Qu’on les parque bientôt
Sur le sable
Les moustiques et la faim, le froid, l’hiver le vent
L’eau qui manque et la mort, qui rode impitoyable
Avoir fui les franquistes et l’embrigadement
Se retrouver bestiaux
Serrés dans cet étau
Sur le sable
Refrain
Aujourd’hui au milieu, des camps des estivants
Une stèle rappelle ces heures déplorables
Cimetière Espagnol, et un arbre aux enfants
Adios compañero
Repose muchacho
Sous le sable.
Refrain
Paroles et musique : André Gruffaz
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