Faux rêves
Quelle folie atteignit les hommes
Bien avant qu'ils aient bâti Rome
Et qui leur a donné l'idée
Pour leur survie de m'agresser
Ne voient-ils pas tous les dommages
Qu'ils me causent avec l'abattage
Ce qu'ils écorchent avec leur scie
C'est la branche qui soutient leur nid
Des feuilles pour couvrir leurs huttes
Aux rameaux pour tailler leurs flûtes
Les primitifs avaient trouvé
Dans mes sous-bois, dans mes fourrés
De quoi assurer leur pitance
Et abriter leur existence
Pourquoi a-t'il fallu qu'un jour
Ils me sacrifient aux labours
Ref: Forêt vraie alitée
Malade de l'humanité
Faux rêves, réalité
Ils ont agrandi mes clairières
Pour y construire des monastères
Parfois pour me faire reculer
Se sont permis de me brûler
M'ont coupée pour chauffer leurs forges
Arrachée pour faire pousser l'orge
Je n'eus bientôt pour habitants
Que les ermites ou les brigands
Pourtant j'étais par la nature
Chargée d'offrir la nourriture
Aux pauvres gueux dont les troupeaux
Paissaient dans les bois communaux
J'étais la forêt de tout le monde
Mes profondeurs étaient fécondes
Comment est arrivée cette heure
Où je devins bois du seigneur
Refrain
Cent fois j'ai servi de refuge
Aux loups, aux cerfs, aux proies des juges
Servi de temple aux huguenots
Traqués par les dragons royaux
Plus tard l'ombre de mes feuillages
Permit d'échapper aux carnages
Aux pauvres bougres hésitants
Entre citoyens et chouans
Les plus récentes pages de l'histoire
M'ont vu entretenir l'espoir
Des partisans dans les maquis
Résistant à la barbarie
Qu'y aura-t'il sur la dernière page
Verrai-je les ultimes images
Pour l'écrire il faut du papier
Ils finiront par m'épuiser
Refrain
Paroles et Musique : André Lachenal
Visitez ensuite votre page de téléchargement