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Chrysalide - André Lachenal
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Chrysalide

Mon vieux John, si tu nous regardes,            

Ça doit pas vraiment te faire rire                 

Qu'ils aient changé nos souvenirs                 

Alors qu'on n'y prenait pas garde                  

Toi qu'le ciel est venu cueillir                        

A la fleur de ton histoire,                              

Tu dois trouver dérisoire                               

Ce qu'ils nous promettent comme avenir        

Mon vieux John, si tu écoutes                        

Tu dois l'entendre, cette rumeur                   

Qui monte du fond des routes                        

Comme à une échelle des valeurs.                    

C'est le grondement du doute                         

Qui s'insinue comme une tumeur                     

Qui enfume et qui envoûte                              

Et qui sclérose ce corps qui meurt                  

 

  Ref : Vallée de l'Arve, sans espoir de chrysalide

Triste Maurienne, Tarentaise aux brumes livides

Gorges irritées exhalant l'haleine fétide

Des poids lourds de conséquences morbides

Artères d'un corps qui s'ankylose

Montagne, terre promise à la nécrose

Mon vieux John, en ton absence,

Il s'en est passé, des choses,

Ils ont augmenté la dose

En espérant l'accoutumance

Tu dois encore te souvenir

De cette brume sur la vallée

Elle refuse de s'en aller

Certains prétendent que ça empire

Mon vieux John, y’a pas d’mystère,

Ces gaz que distillent les moteurs

Empoisonnent l’atmosphère

Quoiqu’en disent les grands décideurs

Trop peu ont eu le courage

De tenir tête aux transporteurs

Et choisir le ferroutage

Au mépris des mises en demeure

Refrain

 

Mon vieux John, s’il faut conclure

Sans attendre la fin d’l’épreuve

J’ai bien peur que ces manœuvres

Ne soient fatales à la nature

Ils nous disent qu’on manque de preuves

Qu’on peut plus s’passer d’voitures

Et ils noient la conjoncture

De termes dont les médias s’abreuvent

Mon vieux John repose tranquille

J’en connais qui restent éveillés

Qui se montrent indociles

Et qui refusent de s’agenouiller

C’est grâce à leur vigilance

Qu’on peut rêver pour nos enfants

D’un monde moins décadent

A l’abri des vapeurs d’essence.

 

Refrain

Paroles et musique: André Lachenal                            

Fayard

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